jeudi 22 septembre 2011

Bienvenue

Extrait du Mémoire de Maitrise de Géographie Aménagement numérique du territoire au Sénégal : bilans et perspectives, présenté par Cheikh Sidil Khair MBAYE
.

La géographie, à l’instar de tous les domaines de connaissance, évolue en fonction des mutations qui s’opèrent sur l’objet de sont étude. L’espace est en perpétuelles mutations du fait de l’interaction entre l’homme et son milieu. Cet espace en construction continue ou discontinue reste généralement rêvé, perçu et élaboré en plan par l’homme ; puis mutualisé et capitalisé par le groupe avant qu’il ne soit vécu et dépassé : telle n’est-il pas ce George Bruné appelle la production foncière.
Ces changements s’observent à travers des phénomènes qui sont paysagers ou immatériels. Se faisant, de l’interaction de l’homme et l’espace résultent des productions : terroirs et territorialités (Lacoste Y., 2003). Les aménagements qui en découlent confèrent aux groupes humains des modes de vie et projets de société, des stratégies spatiales. Ainsi verra le jour, au lendemain de la seconde guerre mondiale, l’émergence de la société de la consommation en Occident et diverses sociétés au sein des Etats dits pays sous-développés, appelés aussi de manière plus diplomatique les pays en voie de développement.
Les échanges entre les peuples favoriseront, comme par osmose, une nouvelle cartographie des richesses du monde par la croissance du produit intérieur brut de certaines régions du globe et aussi de certaines nations : ce sont les pays émergeants. Ces bouleversements ont eu comme trame de fond l’essor fulgurant des moyens de communication.
La croissance de la vitesse des moyens de transport connut une accélération phénoménale. La guerre des étoiles, au-delà de son ambition d’explorer les confins de l’espace, réussit à placer avec succès des satellites sur  orbite. Les télécommunications militaires puis civiles en tireront des innovations qui permirent à la téléphonie de s’affranchir du câblage et se faisant, envisager les technologies nomades. L’Internet et ses modes d’accès, ses services aussi permirent à l’informatique d’explorer les coins et les recoins du multimédia. Aux premiers réseaux planétaires bâtis par les multinationales vont s’ajouter des réseaux de taille moins importante par leur caractère économique mais dont l’aire géographique et le caractère social peuvent se révéler plus vastes que les premiers. Tel est ce qui déclencha un militantisme planétaire pour la mise en place d’une autre société qui sait innover et prend son ancrage dans la connaissance : la société mondiale de l’information. Après l’apologie du capital financier par l’économie et du capital social par le développement local, le capital franchit une nouvelle dimension : le capital immatériel. Une véritable révolution qui est porté par deux pieds qui sont la confiance et la solidarité dans un univers ou la distance constitue moins un handicap de plus en plus et qu’on qualifie de virtuel.
Ce cadre d’intégration où la localisation au Tiers-monde ou en Occident de l’acteur cesse d’être respectivement un atout ou un désavantage. La circulation de l’information, par une diffusion instantanée et peu onéreuse, contribue à l’externalisation par les entreprise de tout service qui n’entre pas dans ses compétences métiers : pratique qui offre de nouvelles opportunités aux habitants du Tiers-monde. Donc le 3e millénaire, celle de l’ére numérique, débuta, à mon sens, par un projet socio-économique à l’échelle globale dont la mise en œuvre se dénoue à l’échelon local. Ce phénomène ne saurait échapper au champ d’investigation de la géographie en général et surtout, en particulier, à la géographie appliquée. Les défis d’une telle société interpellent des compétences avérées en particuliers en planification pour résorber les disparités mises au grand jour par l’analyse spatiales de l’Internet : la fracture numérique.